12 janvier 2010. Un séisme sans précédent dévaste Haïti. Ce jour-là, James Noël se trouve à Port-au-
Prince où je dois le rejoindre pour préparer la publication de ce recueil, écrit bien avant le drame.
Mais la vie bat les cartes autrement. James sort sain et sauf des décombres de la ville, la culture
reprend ses droits. Des poings chauffés à blanc ne témoigne pas seulement du caractère visionnaire
de la poésie. Il révèle aussi la vitalité, charnelle et contagieuse, d’une écriture qui ne vend pas
ses ailes à la résignation. Avec ce jeune poète, né à Hinche en 1978, l’héritage poétique de René
Depestre est en de bonnes mains. Lire James Noël, c’est accorder du temps à une nouvelle rage de
vivre : celle où frémissent les impatiences de la tendresse.
Bruno Doucey