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Les débats de Passages : Russie

Trois femmes. Natacha Guevorkian, Zoïa Svetova, Cécile Vaissié. Deux Russes parlant français, une Française parlant russe. Trois femmes aussi amoureuses de la Russie qu’indépendantes d’esprit. Trois femmes comme les Pussy Riot dont on a tant et justement parlé, et dont deux croupissent actuellement dans un camp de travail loin de Moscou, de leurs familles, de leurs amis.Trois femmes qui nous diront comment va et où va la Russie aujourd’hui.

Natacha Guevorkian est la correspondante à Paris du journal Kommersant et du site Internet Gazeta.ru dont les journalistes sont réputés pour leur intégrité (la Russie pratique beaucoup le journalisme de complaisance et les articles de commande). En 1999 elle avait interviewé avec des collègues un jeune type affable au visage pâle qui venait d’être nommé à la tête du FSB (nouvelle dénomination du KGB) : un certain Poutine. Six mois plus tard il devenait président de la fédération de Russie, il l’est toujours après un intérim comme Premier ministre. Entre temps bon nombre de journalistes curieux, juristes intègres et défenseurs de droits de l’homme ont été assassinés comme Anna Polikovskaïa, une amie de Natacha.

Journaliste moscovite à Novaïa gazeta et aujourd’hui à The new Times, Zoïa Svetova, amie elle aussi d’Anna Polikovskaïa, a de qui tenir. Un grand père fusillé sur ordre de Staline, une grand-mère condamnée à cinqans de camp en Mordovie (là où croupit une des Pussy Riot), une mère arrêtée sous ses yeux de petite fille et un père qui connait le même sort avant que la famille condamnée à l’exil bénéficie d’une amnistie sous Gorbatchev.

Dans Les innocents seront coupables, comment la justice est manipulée en Russie (éditions François Bourrin) publié à l’automne dernier, Zoïa Svetova montre la corruption et l’horreur d’un système kafkaïen à travers plusieurs affaires racontées comme un roman policier. Professeur à l’Université de Rennes, section études russes et soviétiques, Cécile Vaissié a publié des passionnants ouvrages comme Les ingénieurs des âmes en chef, littérature et politique en URSS 1944-1986 (Belin) ou Une femme en dissidence, Larissa Bogoraz (Plon) ou encore Pour votre liberté et pour la nôtre? Le combat des dissidents de Russie (Laffont). C’est une amoureuse de ce pays où elle séjourne régulièrement et dont elle parle avec une passion communicative.

Le débat sera précédé de la lecture d’Une heure et dix-huit minutes d’Eléna Gremina par Gilles Morel.

Détail de la vidéo

  • Langue : français
  • Durée : 1 heure 31 minutes 17 secondes
  • Lieu : Metz, campement Passages 2013, place de la République
  • Copyright : theatre-contemporain.net / Festival Passages
  • Ajoutée le 05/06/2013

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