Énergique et révolté, ce chœur déploie toute sa force contestataire pour mettre en pièces l’image de la femme véhiculée par l’Église. Dans une Pologne imprégnée de catholicisme, la Vierge Marie, figure de souffrance et de soumission, domine les stéréotypes féminins.
Portée par un discours religieux fortement ancré dans l’inconscient, la force magnétique de cette icône sacrée pèse sur la condition de la femme et de la mère dans la société ou au sein de la famille. La partition mixe chants liturgiques, sons électroniques et culture pop, sur des textes d’Elfriede Jelinek, des passages de la Bible ou des extraits des Bacchantes d’Euripide. Un texte au pouvoir idéologique et esthétique, où la violence de la parole scandée laisse parfois place au détournement et à la parodie. Iconoclaste et salutaire !

Découverte en France en 2011 lors de la précédente édition du Festival Sens Interdits, la Polonaise Marta Górnicka a depuis conquis l’Europe, l’Inde et le Japon avec son Chœur de femmes. Exploitant toutes les potentialités qu’offre la voix humaine, elle réhabilite la fonction critique et accusatrice propre aux chœurs antiques et porte sur la scène une trilogie toute d’insoumission et de subversion, présentée dans son intégralité pour la première fois en France.