« Sac-à-tabi, sac-à-tabac... le v’là qu’aveint son violon, passe l’arcanson sus son archette, s’assit sus le coin de la table, casse une torquette, se crache dans les mains ; et pi crin ! crin ! en avant, les boys ! Le poêle était rouge dans le milieu de la place : au bout d’une demi-heure, on pouvait, je vous mens pas, tordre les chemises comme des lavettes. » Après l’atmosphère surchauffée de Ronald Larocque arrive Élaine Richard et Survivance d’hiver. Elle nous ramène avec humour et tendresse là où tout a commencé. Là où les hivers devaient s’apprivoiser. Élaine Richard nous raconte l’arrivée des pionniers jusqu’à l’en- racinement de sa famille et nous invite à découvrir ce territoire qui a forgé ce peuple qu’on appelle madelinot ; à être attentif aux traces que laisse le passé en chacun de nous.

Comme dans les fables, elle vient de la ville, il vient des champs. Ils arrivent avec leurs besaces chargées de contes et légendes glanées sur les berges du St-Laurent, le long fleuve qui traverse le Québec. Avec Sylvi Belleau, dans Les Contes du Saint-Laurent, nous rencontrons le quê- teux du village, les pirates des Îles de la Madeleine, le bossu de l’Île d’Orléans, autant d’histoires qui ont échouées un jour ou l’autre sur les rives du fleuve pour prendre racine, fleurir et se transformer au gré des saisons. C’est le long des routes de Gaspésie que Sylvain Rivière suit le Quêteux. Tous les ans, Adelme Porlier, duc du Chikanki, sillonne ces routes en quête d’un repas ou d’une paillasse pour la nuit. Mais ce quêteux n’est pas comme les autres, il compose tout le long de sa route, dans sa tête, des poèmes et des contes qu’il récite avec ferveur en entrant dans la maison du petit Matéo.